C'est une belle journée pour se rendre dans l'un des camps Tsatanes. Eleveurs de rennes et aussi habitants de la foret, les Tsatanes font partie du peuple Touva, peuple turcophone se partageant entre la Mongolie et la Russie. Il reste 120 personnes de cette ethnie à ce jour qui sont de vrais nomades. Cette minorité ethnique a été reconnue au patrimoine de la Mongolie en 2007.
Notre équipe est impatiente de partir au nord du nord de la Mongolie pour rencontrer ces gens.
Nous suivons la jeep de la médecin de Tsagaannur qui nous ouvre la piste. Nous traversons rapidement le lac blanc en direction de la forêt.
A 25 km nous entrons dans la forêt de mélèzes appellée taïga. Nous avançons entre les arbres puis on découvre un camp d'hiver composé de tipis. Une soixantaines de personnes vivent là.
Nous entrons dans une tente, reçus par le responsable de cette communauté tsatane. Des paroles de bienvenue, quelques explications pour nous présenter. La médecin et la responsable du service sociale sont bien appréciées. La visite des différentes familles commence. Un accueil toujours très cordial avec une certaine timidité, mais rapidement la discussion s'établit sur les problèmes de la famille, de la santé, et des conditions de vie.
Enfant de 9 mois avec sa mère âgée de 25 ans. Une fille robuste, très éveillée qui découvre ce groupe d'étrangers venus de si loin.
Artisanat tsatane. |
Cette vie rustique ancestrale aujourd'hui paraît être un anachronisme. Les contacts avec le monde moderne sont rares. De bonnes connaissances et prises en charge de ces citoyens des bois par l'administration mongole, et une bonne acceptabilité du médecin local avec respect sont des éléments importants. Quel avenir pour cette population éleveurs de rennes ? Le concept de vie "bio" dans la nature qui fait rêver nos concitoyens paraît être le rêve de gens riches qui possèdent tout le modernisme et la sécurité au quotidien.
Les consultations médicales se font comme partout. Les personnes viennent avec leur carnet de soins pour discuter et contrôler leur santé. Nous retrouvons les mêmes pathologies : hypertension, maladies des reins, douleurs articulaires, .... Des médicaments sont vendus par la médecin. La médecine moderne côtoie une médecine traditionnelle avec de multiples recettes. Quand les médicaments manquent , le traitement de l'hypertension artérielle se fait en fumant l'écorce d'une certaine brindille ramassée dans la forêt... Cette démonstration nous a été faite par la doyenne, âgée de 77 ans et en pleine forme.
Nous ressentons que les rencontres sontt assez rares avec ces gens. On est vite adoptés et une amitié sincère est née.
Il existe une complicité avec ce groupe des "habitants des bois". Il faut les protéger, les respecter et ne pas leur apporter les travers de nos vies modernes . Gardons cette naïveté.
Cette année ,vu le manque de neige, les skis ne sont pas utiles, mais cette pratique parait très ancienne dans cette région.
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