dimanche 12 juin 2011

Collaboration et Symboles


La COLLABORATION


Samedi matin à 10 heures, nous nous retrouvons dans l'intimité du vaste bureau de Monsieur le Directeur du 103. Une heure de travail, rapide et productive : le directeur , Mr Enkhsaikhan, Erkegul et moi même.
Nous finalisons la venue d'une délégation médicale en France.
Date de départ du 08.11.11, pour 21 jours .
Objectifs : comprendre le fonctionnement d'une équipe SMUR , avec des observations de terrain et une possibilité de réponses à toutes questions en cours de stage, tout en privilègiant le coté pratique.
Définition de futurs objectifs pédagogiques et d'un concept de médecine d'urgence que des équipes françaises feront à UB ultérieurement, de la formation de formateurs, de façon longue et suivie.
L'équipe mongole comprendrait:
un chauffeur, un infirmier, et médecin. Ils seraient retenus pour leur dynamisme et motivation.
Un médecin pour la formation
Le Directeur du 103 pour une semaine
Mr le Prof. Enkhsaikhan
et une interprète.
Deux personnes parleraient l'anglais.

Dans un grand enthousiasme, Mr le directeur du 103 me remet pour notre ami Jean Pierre Perfus directeur du SAMU 74 un cadre contenant des symboles bouddhistes:
- Natsagdorj : protection et chance
- Ochir : protection et chance
- Purev Ochir : santé
- Ochir Degug : le suite du couteau
- Tsalan Ochir : éviter les mauvais esprits


Nous sommes prévenus. Le SAMU 74, a vous de relever le défi.

C'est à mon tour de recevoir le symbole de la collaboration, entre l'hôpital National de traumatologie et les secours d'urgences.


Sans oublier que l'éléphant a une très bonne mémoire:
"Aide au développement durable"



LA COLLABORATION

Et pour finir la journée  : qui vient d'arriver à UB, après une absence de 18 mois venant du Canada ?
Ce fut une magnifique surprise.
Merci le téléphone mongol.

vendredi 10 juin 2011

Ulaanbaator aujourd'hui


Le développement à toute vitesse


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Gissien nous sommes ........

Le voyage à Murun semblait se terminer calmement sous un beau soleil. Mais la dernière matinée allait nous réserver une belle surprise. Mes amis du 105 nous attendaient et presqu'à l'improviste nous allons parler d'une mission importante qui avait eu lieu en 2010 : Haïti.
Un PPT traînait dans mon ordinateur. Et ce fut plus d'une heure de diapo et discussion.
Grâce au travail remarquable de Erkegul qui a pu nous faire une traduction simultanée, nous avons pu aborder la complexité de cette extraordinaire mission que fut Port aux Princes. Les traitements d'amputations multiples, les difficultés de la prise en charge de la population, notre gestion de groupe en autonomie complète, ont montré à nos amis du 105 de Murun une vraie réalité des séismes. La prise en charge des enfants en post opératoire a mis en évidence une certaine façon de faire de l'humanitaire à la Française.
La salle était pleine, tous les sapeurs pompiers et membres de la sécurité civile de Murun et leur Colonel étaient présents, plus de 50 personnes.



Un grand bonjour a été transmis à Jean Paul et Jean Claude. Et quand vont ils revenir ?
Et oui, c'est cela le GIS ........
Nous échangions des photos d'avril. Notre amis Colonel sera en France en septembre, impatient de découvrir notre pays.
Et nous partions rapidement pour l'aéroport.


L'avion de Eznis (la compagnie aérienne) est là.
La ville de Murun allait s'éloigner, nous laissant beaucoup de souvenirs et de nouveaux amis. De Murun à Tsagaannur beaucoup de gens grâce à leur gentillesse et générosité ont su nous faire découvrir une autre façon de vivre dans ce pays rude.
Eline, Etienne, Marc, Hugue et Simond ont parfaitement géré leur "Immersion" et ils ont découvert une autre façon de voir la médecine qu'ils sont entrain d'apprendre.


Après un vol de 1 heure 10 mn nous sommes à U B . Le médecin du 105 nous attendait pour nous conduire à notre célèbre hôtel.

Урьд нь явж байсан аяллуудаас ялгаатай байж чадсан энэхүү аялал маань маш сонирхолтой байлаа. Ялангуяа үндэсний цөөнх болох Цаатангуудтай уулзсан явдал маань бидний амьдралд мартагдахааргүй дурсамж үлдээлээ. Энэ аялал сүүлийн аялал байж болохгүйг энэ хэд хоногт хүн болгон хэлж байлаа. Мэдээж бидэнд тусалсан бүх хүмүүст баярласан сэтгэлээ хэлэхгүй өнгөрч болохгүй. Баярлалаа...

mercredi 8 juin 2011

Retour à Murun le 08.06.2011

Murun, nous revoilà, ......


Enehuu gaihaltai ayalal hiihed maani mash ih tus bolson Huvsguliin Eruul mendiin Gazrin darga noyon Damdinsuren bolon tus gazart ajilladag mergejiltnuud, Ulaan Uul, Tsagaan Nuur, Hatgal sumin emnelgiin hamt olon, Huvsgul aimgiin Zasag Darga, Ontsgoi Baidlin Darga, Gadaad Hariltsaa erhelsen ajiltan bolon busad buh humuust bayarlasan setgelee ilerhiilmeer baina. Tsaashid hamin ajillagaa maani urgeljilne gedegt itgeltei baina.


A 06H 59, ce matin, nous quittions avec un peu d'émotion notre équipe. Pas un mot, c'est normal en Mongolie, mais beaucoup de sentiments, c'était terminé.
La jeep Uwaz de l'hôpital s'éloigna sous la pluie en direction de Murun. Notre nouveau chauffeur avait le rythme fougueux. La formation à l' hôpital régional n'attend pas.
Avec une crevaison nous arrivions 2 heures et 12 mn après à l'hôpital, toujours sous la pluie.
Après avoir réglé quelques rendez vous avec le responsable de la santé, la responsable des relations internationales, le beau temps était revenu.


A mon tour de remercier tout ceux qui nous ont fait confiance. D'abord Monsieur le Gouverneur et le responsable de la Santé, puis les médecins de sum qui nous ont apportés leur aide, confiance et gentillesse dans les sum de Uluun Uul, Tsagaan Nur, Renchinlhumb et Hatgal.
Notre incontournable interprète et chauffeur pour leur compétence et efficacité.
Eline, Etienne, Marc, Simond et Hugues pour leur solidarité, esprit de groupe et qualités humaines. La grande force de chacun leur ouvrira de longues études et cette immersion une nouvelle vue de la pratique de la médecine d'aujourd'hui. Pour l'IMC d'or ......



L'hopital de Murun va les attendre dès lundi pendant trois jours. Après le 1 er niveau de la médecine (la campagne ) ils vont passer au stade régional puis national à UB.


Ce soir nous avons mangé avec le responsable des secours et son épouse. Nous avons parlé de leur venue en France en Septembre. Le sauvetage déblaiement et les actions aquatiques les intéressent beaucoup. Beaucoup de curiosité et de questions sur notre pays, beaucoup de questions.

Hatgal consultations le 07.06.2011

Une grande journée de consultations commence. 65 patients. L'ambiance des grands jours est revenue.
La diversité des cas cliniques nous fait manger à 14 heures.
Tout le monde est en grande forme. Nous passons d'un souffle valvulaire, à une otite, une douleur de l'articulation temporo maxillaire, un cancer de l'oesophage traité à U B et plus suivi depuis déjà quelques années, .....
Les bizarreries de la médecine et la résistance de la vie.


Hypothyroïdie traitée de temps en temps, un ménisque qui crie bien fort sous la pression que lui impose doucement Etienne, .....


Les données augmentent et l'on va pouvoir faire quelques statistiques intéressantes.
Le glucomètre a bien marché. La balance aussi et restera à Hartal cela facilitera les mesures ambulatoires dans les yourtes.

Les anomalies squelettiques sont fréquentes probablement des restes de carences. Leur traitement reste une illusion à ce jour. Mais un peu de paracetamol soulagera encore cette patiente qui a encore une activité d'éleveuse tous les jours.


Une sympathique "huitangenaire" au del bleu vient faire contrôler son coeur. D'un dynamisme farouche, elle fait rire tout le monde par sa bonne humeur. Une leçon de vie ,auraient dit certains. Le travail, la volonté et l'optimisme font bien vieillir, mais cela on le savait.
Notre séjour va se terminer.
Le lac degèlel rapidement, et déjà quelques canards migrateurs partent à la conquête de l'eau libre.
Nous allons au restaurant pour notre dernier repas qui nous sera offert par notre groupe de sympathiques étudiants suisses.


Cette aventure n'était pas évidente au départ : cinq étudiants de fin de 3 ème année de médecine de Genève, un pays difficile, un aventurier de vielles dates toujours médecin généraliste dans le chablais au bord du même lac, une interprète à toutes épreuves qui a su gérer toutes les surprises, un chauffeur hors paire, et tout ceux que j'oublie le long de tous ces kilomètres de piste.
Pour finir cette immersion , des interviews devant une caméra qui devraient permettre de faire une vidéo pour compléter ces quelques lignes.

Car une raclette nous attend déjà quelque part en Suisse naturellement après le retour de toute l'équipe.

Renchen Lhumbe à Hatgal longue journée

Départ à sept heures pour une arrivée à 19 heures: 250 km. De longs détours pour éviter les tourbières nous obligent à faire de longues heures de mini bus. La veille notre chauffeur avait préparé son véhicule. Aucun problème.
Les plus courageux lisaient ou méditaient, les autres dormaient sur fond de musiques mongoles ou des Beatles.



Nous faisons une boucle en passant à Ulaan Uul. Et nous retrouvons notre étape de l'aller, mais on prendt le restaurant opposé avec une ambiance tropicale certaine. Une nouvelle sieste s'impose pendant la préparation du repas.


La saison touristique n'a pas encore commencé. Et elle ne dure que quelques semaines.


Nous prenons une piste de montagne pour rejoindre notre dernier sum. Les difficultés commencent. Mais notre chauffeur connaît parfaitement son véhicule et les pièges de la montagne. Nous passons un col à 2300 mètres, loin de toutes yourtes, puis nous plongeons dans la vallée pour retrouver la piste du lac Khuvsgul.
Nous trouvons notre dernier hôpital, aux bord de ce grand lac encore gelé à 1650 métres d'altitude. Nous sommes dans le parc national du Lac Khuvsgul. Prix d'entrée 3000 Tukric ( 2,7 euros par personne). Mais nous sommes pas des touristes, nous sommes une Mission médicale on vient pour travailler. Passez ...


Le plus grand lac d'eau douce de Mongolie : 136 km / 36 km "la perle bleue de Mongolie".

Renchin Lhumbe le 05.06.2011 Consultaions

Nous logeons dans deux chambres de l'hôpital en face de la chambre des hospitalisés. Tout était prêt lors de notre arrivée. Mais pas de médecin. Une infirmière faisait tous les trois heures des injections intra musculaires à des enfants.


L'équation : fièvre ou diarrhées chez l'enfant = ampicilline +/- gentamycine était à la mode.
La durée moyenne d'hospitalisation était de 10 jours.

Pas d'eau,
Pas d'électricité à l'hôpital.
Pas de restaurant : merci les bocaux de poissons.
Personne à la consultation.


Dans ce village vide, Erkegul va nous trouver deux femmes pour nous préparer de la soupe, et le moral va remonter.

C'est le village des portes peintes. On en a fait le tour dans tous les sens. Impossible d'aller de yourte en yourte pour faire des consultations comme à Ulaan Uul. Les maisons de bois semblent vides, sans fumée à la cheminée.


Et pourtant on va trouver un véritable décor de film avec une école sympathique avec son jardin d'enfant, son petit temple bouddhiste.


Le décor de montagne était beau avec ses points culminants à 3200 mètres.


Une table au soleil nous permit de prendre de beaux coups de soleil. Et la biafine circula.
Devant le manque de consultation , il y a eu jeux de cartes et lecture.


Pluie en fin de journée avant un curieux clin d'oeil du soleil. Nous partagerons une bouteille de Vodka assez infame ......au repas. La seule de tout le voyage.


Ce mystérieux village restera insolite avec sûrement un riche passé et un avenir incertain.
Demain sera un autre jour.

Tsagaan Nuur à Renchin Lhumbe 04.06.2011

Avant de partir nous repassons par notre restaurant. Il y a une gastronomie dans cette région très sympathique. On nous donne deux bocaux de poissons, qui vont d'ailleurs nous rendre un grand service un peu plus tard.


Ici on se débrouille. Le courant électrique est là, pour le reste on bricole et cela marche.


Après un bain volontaire dans les eaux glacées d'un lac pour Marc et Eline qui va favoriser une bonne sieste sur la piste l'après midi, nous prenons la direction de troisième sum : Renchinlhumbe.



Pour éviter les tourbières causées par les fréquentes pluies nous devons passer la rivière sur le bac. Astucieux et simple, cette méthode nous montre le coté inventif de ces gens. Et sur le plan écologique, c'est le maxi, car tout se fait à la force des bras.


La solidarité est partout. On traverse une rivière et nous sommes tous des amis. Nous avons partagé quelque chose ensemble. La solitude peut devenir une certaine richesse quand on rencontre quelqu'un.


L'immersion est complète, bientôt on va voler.



On voyait ce village de très loin au fond de la plaine, mais il ne voulait pas grandir. Enfin nous arrivons et pourtant il y n'avait que 60 km . Ce nouveau sum possède 5000 habitants. Il se trouve bloqué contre la chaîne de montagnes qui se trouve à l' est du lac Khuvsgul. Il a été fondé en 1926. Il n' y a aucun passage, plus d'exploitations visibles. Un curieux village, avec son hôpital.


Tsagaan Nuur Consultation 03/06/20011

Notre équipe fonctionne à fond. Tous les rôles se distribuent spontanément. Quelques discussions pour partager et mieux comprendre les découvertes faites lors des consultations.
Les grandes lignes des pathologies sont bien ciblées maintenant, mais à tout moment nous trouvons de nouvelles choses. Nous faisons de la vraie médecine générale avec toute sa diversité et ses surprises. Nos étudiants deviendront de grands médecins, des spécialistes de médecine générale peut être . ...


Tout le village est au courant de notre arrivée et dans ce petit sum de 1700 habitants avec une population très particulière et unique nous allons découvrir le peuple des bois. Les staatanes sont très difficile à rencontrer à cette époque de l'année. Ils sont très loin du village dans les bois. Par chance quelques uns viennent en consultation. Ils ont une morphologie particulière: une petite taille souvent inférieure à 1,5 mètre, un visage cuivré et de forme triangulaire avec des pommettes saillantes et un large front. Ils ressemblent aux bushmen de Namibie. Heureusement ils parlaient mongol car leur idiome d'origine Tuva reste un mystère, même pour la médecin de l'hôpital.

Les pathologies ORL sont fréquentes même en été chez les enfants. Il y a beaucoup de jeunes et très jeunes enfants à la consultation. Et pourtant, Eline a modifié le questionnaire posé en faisant bien la différence entre nombre de grossesses et nombre d'enfants. Car il y a pratiquement deux fois moins d'enfants que de grossesses. Question sans réponse ....


Et oui, une cataracte blanche chez une Tsataane.
Vision nulle à droite et aucun espoir d'être soigné, malgré les trois ophtalmologues qui travaillent à Murun. Trop loin, pas d'argent, personne pour garder les chèvres ou les rennes si elle se rend à l'hôpital.



Nous touchons les vrais problèmes de la médecine des populations isolées. Il faut se débrouiller quoi qu'il arrive.
Les jours grandissent et entre deux pluies nous allons marcher au bord du lac blanc. Une atmosphère particulière se dégage et nous pousse à la réflexion.


Nous sommes dans un monde où les esprits des bois ( le chamanisme) et le bouddhisme s'imbriquent. Il est parfois difficile de rester complètement cartésien. On trouve des hypertension à 260 / 160, sans signes fonctionnels particuliers. C'est un peu l'erreur de Descartes ?
On dira que c'est le lait de renne ou le sel des Tsataanes.

Le ciel et le soleil nous feront un beau cadeau : un double arc en ciel où l'on trouvait toutes les couleurs.


Plus de 35 consultations ce jour. Encore une discussion passionnante avec la médecin généraliste: beaucoup d'hypertension majeure, peu de diabète, pas beaucoup de carence malgré le manque de fruit. Et oui, merci les baies de la foret en septembre et les confitures maison pour l'hiver. Beaucoup de choses nécessiteraient des études. L'état de santé n'est pas si mauvais qu'en apparence, malgré des conditions de vie très difficiles.
Demain nous monterons encore plus nord.

De Ulaan Uul à Tsagaan Nuur

Une discussion avec la médecin généraliste de l'hôpital allait nous montrer la réalité de la médecine dans cette vallée reculée. L'équipe découvre la réalité et la précarité de la vie dans ces montagnes. Cette région est surnommée "La Suisse de la Mongolie".
Notre équipe fonctionne très bien , très bonne solidarité, très bonne ambiance.






Nous devons partir pour le nord sous la pluie et le brouillard. Plus de 100 km de piste devenue difficile à cause de l'eau : beaucoup de boue, d'eau dans les rivière et des tourbières que l'on doit contourner.





Sous un ciel bas, nous arrivons à Tsagaannur ( le lac blanc), pays des tsatanes (peuple des rennes). Il s'agit de quelques maisons parsemées, près d'un lac à l'aspect un peu glauque en apparence. L'hôpital est modeste avec un grand bâtiment jaune et bleu et son annexe où nous sommes logés.
Subitement une personne très dynamique nous reçoit, c'est la médecin généraliste. Une fille du pays qui gère seule cette contrée du bout du monde. A bout de bras elle assume son métier de médecin dans cette zone connue pour être la plus froide de Mongolie. Il y a de longues périodes à - 50 C°.




Nord 51°21'16" et Est 99°21'12"


Maintenant nous sommes rodés, nous partons à la recherche d'un restaurant et nous trouvons un endroit très agréable. Une cabane, comme les autres, mais une fois la porte poussée, une pièce couverte d'écorce de mélèze avec deux tables et une douce odeur de nourriture. C'était le relais château du coin et pour des prix très raisonnables. Soit 1,5 euros le repas . Nous avons même mangé du fameux poisson blanc de sibérie du lac blanc.
La famille nous préparera tous nos repas. Le plus petit âgé de trois ans a appris à faire du vélo sans petites roues avec Etienne. Nous étions chez nous.






Demain consultations chez les Tsataanes, le peuple de la foret et des rennes.

Ulaan Uul 01/06/2011 Consultations

Le village se réveille lentement.
Déjà nous sommes dehors pour découvrir le lieu où nous étions tombés la veille : de longues rues herbeuses bordées de palissades pour protéger les cabanes de rondins, un petit enclos pour le troupeaux de chèvres et quelques matériels utilisés par les éleveurs.
Au détour d'une allée, nous apercevons une femme entrain de traire son yack . En s'approchant, elle nous invite à rentrer chez elle. Un peu de surprise devant cette hospitalité très spontanée d'autant plus que Erkegul étant restée à l'hôpital, ne pouvait nous aider pour la traduction. Pas de problème, le contact s'établit et très rapidement nous dégustons du yaourt. Un régal. Elle présente les photos de toute sa famille. Nous lui expliquons pour quoi nous sommes ici, et l'invitons à la consultation du jour.


Rentrés à l'hôpital, un thé au lait avalé. Nous préparons notre première vraie journée de travail. Le démarrage est lent alors nous partons faire du porte à porte, de yourte en yourte avec notre matériel sous le bras. Puis retour à l'hôpital, et tout commence.

Les cahiers sont organisés. La balance marche. L'équipe attend ses patients.
Mesures de poids, taille, périmètre abdominal, dosage de la glycémie capillaire et consultation.


Le rythme se prend. Quelques pathologies apparaissent : hypertension, douleurs articulaires multiples et les éternelles douleurs au coeur, au foie, et aux reins.
Notre groupe découvre une médecine très clinique et approximative. A l'hôpital, très peu d'examens paracliniques sont faits : pas de biologie, pas de radiographie, pas d'échographie. Normalement, il devait y avoir huit médecins, mais seulement cinq médecins existent actuellement. En réalité , un des médecin est malade et une autre médecin est partie pour cause de grossesse. Nous sommes dans un hôpital inter-sum qui reçoit des patients de 4 sum ( cantons)

Nous faisons 54 consultations. Nous découvrons les problèmes d'isolement de cette région de montagne . L'hypothétique possibilité de secours extérieurs et la pauvre en matériel localement. La mauvaise observance des traitements est fréquente.
Au repas du soir , nous tombons dans un foyer d'alcoolisation extrême. Beaucoup de jeunes tiennent difficilement debout en fin de journée. Et les ruchuur (beignets) sont particulièrement gras ce soir là.


La journée se terminera par une partie de freesby avec les jeunes du village devant l'hôpital.
Déjà beaucoup d'émotions et de découverte pour cette première journée d'immersion médicale .